Un Messager de lumière (par Anne Zali)
L’enfant a les yeux grand ouverts, il brûle, son visage exprime une douleur sans nom, son cri dans le silence est une clameur assourdissante. Il lève la main comme pour empêcher quelque chose. Et Elle, la mère, est à côté de lui, tout son amour ne peut rien pour éviter que quelque chose là se fracasse. Pourtant la lumière obscure de son regard semble apercevoir au-delà de la terre dévastée, la douceur éperdue d’un rivage.
Voilà aujourd’hui plus de cinquante ans que cette Vierge à l’enfant m’accompagne et qu’elle n’a rien perdu de sa déchirante humanité et de sa force d’espérance, depuis ce jour lointain où Jacques Riousse me voyant fascinée par sa toile m’avait dit « emporte-la ! »…)
ill.1 Vierge à l’enfant, peinture sur toile, sd (=sans date), collection particulière, AZ
Je l’avais rencontré dans les années 70, un dimanche à la messe de saint Martin de Peille, où j’accompagnais mes parents, saisie par la lumière de ce lieu, sa transparence si particulière et la beauté des montagnes environnantes. Sur le parvis de la chapelle, il accueillait les fidèles peu nombreux, le vent soufflait des odeurs de lavandes et de collines ensoleillées et il m’avait semblé que le monde entier dansait autour de cet homme et que son œil bleu, si bleu, avait attrapé un immense morceau de ciel.
Vivre à saint Martin de Peille
Et je suis revenue le voir, à pied depuis Monaco, en passant par le petit chemin de La Turbie qui grimpait alors à travers les oliviers et les menthes. Les séjours à saint Martin de Peille sont devenus pour moi des moments de liberté, ouverts à l’Imprévisible. Tout y concourait à une impression de bohême et d’aventure : il y avait le fourmillant bric à brac de l’atelier éclairé par d’immenses vitres par où arrivaient les montagnes, ce prodigieux désordre où voisinaient les objets les plus improbables, porte-manteaux fantômes, débris de bois, de coraux, de plongée sous-marine, de métal, de poterie, sculptures, toiles, vitraux. On s’y frayait un chemin comme dans un volcanique laboratoire de formes peuplé d’orages, de tourbillons, de spirales, de suspensions, de turbulences, d’élans, comme si l’univers s’était invité là au temps de sa genèse ou plutôt de son éruption ! Jacques Riousse créait comme il respirait, il ramassait, cueillait, bricolait comme s’il avait reçu pour tâche de l’Eternel de transformer sans fin les débris de matière éparpillée, cassée, d’y engouffrer le souffle de l’Esprit, sa véhémence, et le flux de son intarissable inventivité.
Il y avait aussi les longues soirées sous la lampe où il racontait, racontait inépuisablement en plongeant dans ses souvenirs, son expérience de jeune professeur de maths, ses trois années de déportation, les mariages qu’il avait célébrés dans la montagne, les films tournés avec Abel Gance… Les repas avaient toujours quelque chose de miraculeux : il ouvrait la porte du frigidaire et se lançait avec enthousiasme dans de hardis mélanges qu’il jetait dans une poêle rapidement nettoyée avec du papier journal. Le résultat était parfois surprenant mais toujours intéressant !
Il y avait encore la magie des chambres qu’il avait taillées dans le roc où il entassait les matelas et les toiles ! Ma préférée était la Chambre Lusignan avec son clown triste et ces deux enfants graves qui se mariaient en tenant à la main un grand lys, au bord d’une ville presque entièrement détruite, sous le regard d’un petit chien débordant de consolation…
Il y avait enfin l’empreinte indéfinissable de tous ces voyageurs, artistes ou non, venus des quatre vents de la planète, qui avaient trouvé auprès de lui une hospitalité secourable : peintres désargentés, aristocrates russes en exil, prêtre chinois, hommes et femmes de tous âges à la recherche du sens de leur vie (il y avait à saint Martin de Peille, à toute heure du jour ou de l’année, un couvert et un matelas disponibles !)
Entre plusieurs escapades auprès de ses « paroissiens » ou dans les musées de Nice et d’Antibes, je me rappelle avec une tendresse particulière de l’enchantement de ce petit matin à Cap d’Ail. Le soleil était encore tout neuf, la mer avait cette odeur tiède et reposée des matins d’été. Arrivés au bout des rochers rouges, nous avions regardé longtemps les fonds sous marins, les violets basaltiques et l’incroyable transparence de l’eau traversée de lumière, la phosphorescence des bleus et des verts et le passage des petits poissons éclair. Comme dans un rêve émerveillé, il avait évoqué les commencements du monde, « quand la terre, disait-il, n’était encore qu’une immense prairie d’algues bleu marines »…
Une autre fois nous étions partis voir des amis dont la fille était souffrante quelque part loin dans la montagne. Je me souviens d’un long voyage dans sa 2CV légendaire. Le soir à la veillée, il avait raconté avec beaucoup d’animation le roman de Giono « Que ma joie demeure » en s’attardant sur la fin, ce moment où Bobi se sépare d’Aurore pour rejoindre son destin de solitaire et connaître dans la mort une forme d’illumination ultime : « …et l’éclair lui planta entre les deux épaules un grand couteau de lumière bleue… » Je crois qu’il avait une mémoire prodigieuse, mais ce qui m’avait alors frappée c’était la ferveur très particulière de sa relation à Bobi, Bobi l’Emerveillé, le Solitaire, Bobi son frère !
Un Messager
C’était un être de lumière. Je revois son visage aigu, le bleu de ses yeux si intense, sa silhouette ancrée dans le sol se découpe sur fond de montagne, ses mains vivantes toujours à l’œuvre. (ill.2)
ill.2 Jacques Riousse, photo années 80?
Sa présence est trapue, elle a la couleur du roc. C’est un homme de solitude et de grand vent, il a les gestes amples, quand il parle il fait revivre la longue houle de l’histoire des hommes si fragile sous le regard de l’éternité. Il est rempli de ce vertige et d’un sens aigu de la relativité de toute chose. Il s’est séparé, retiré à l’écart des jeux du pouvoir et de l’argent, il ironise volontiers sur les pièges de la richesse. Il s’interroge sur la pauvreté dans l’Eglise et la dissociation entre pauvreté individuelle et…richesse collective. Il disait souvent que s’il avait vécu au Moyen Âge, il se serait fait Franciscain.
Il y a en lui une intransigeance radicale, un sens aigu de la vérité et une incandescence secrète.
C’est comme si quelque chose de lui était enfoui dans le tourbillon des galaxies, dialoguant avec les étoiles…
Il a une affection particulière pour les cyprès, il aime grimper sur les échelles, partir à l’imprévu en emportant juste un petit sac à dos et sa brosse à dents, il aime plus que tout se laisser surprendre.
Sa conversation est un fleuve où il arrive que l’on perde pied ! Elle remue tant d’histoires, histoires vécues et histoires lues s’entremêlent. Il aime citer Marcel Pagnol, Hubert Reeves, Pascal et Teilhard de Chardin, parfois aussi Anne-Catherine Emmerich dont la précision des visions le fascine, véritable défi à la science historique !
C’est un homme cosmique, plein de rivières et de cailloux (il aimait se rappeler que « riousse » venait de « rivus » qui désignait au temps de Cicéron le « petit ruisseau »).
Son ombre se perd dans la flamme noire des cyprès.
C’est un lanceur d’alerte avant l’heure, il y a en lui du prophète pourfendeur d’injustice et d’hypocrisie.
Il porte avec lui l’expérience des camps. Dans cette nudité là, il a acquis la connaissance des hommes et fortifié quelques solides principes : « le riche crée le pauvre », « on est riche de tout ce dont on n’a pas besoin pour vivre » et d’autres encore que j’ai oubliés.
Il est resté quelque chose en lui du professeur soucieux de transmettre : par les voies secrètes d’une pédagogie vivante qui n’appartient qu’à lui…
La dernière fois que je l’ai vu c’était à l’hospice de Peille, peu de temps avant sa mort, à l’heure de midi : il avait disparu, on l’a cherché partout, à la fin on l’a retrouvé collé à la baie vitrée, son indéfectible bonnet bleu enfoncé profondément sur ses oreilles, il contemplait les montagnes ou plutôt il courait dans la montagne. Il était un peu absent mais il n’avait rien perdu de son redoutable humour et il m’avait raconté sa récente opération de la cataracte où, alors qu’il était allongé sur la table d’opération « perinde ac cadaver », disait-il, il avait signalé juste à temps au chirurgien que celui-ci se trompait d’œil…
Aujourd’hui quand je le rêve, je le vois debout sur sa petite terrasse en contrebas dans la chaleur vibrante de l’été, debout dans le chant des cigales, occupé à assembler des pièces de métal, à rapprocher des univers disjoints, à souder l’improbable, sa manière à lui, forte et joyeuse, de célébrer le monde, l’alliance fragile des vivants. ; sa manière à lui, joueuse, de rejoindre la danse des créatures. C’est ainsi que je l’aperçois, inséparable de cet or là, absorbé par le travail de ses mains, rayonnant d’une lumière lointaine.
La messe là-bas
Ou bien il est planté sur le parvis de son église, planté comme un roc au milieu des oliviers. Ses yeux si clairs. Le vent souffle-ou peut-être l’Esprit. Le voyageur sent qu’il arrive dans un lieu très habité. C’est dimanche, un peu avant 10 heures. Il sonne la cloche, réveillant toutes les collines alentour. L’appel vibre longtemps dans la pureté de l’air. Aujourd’hui personne ne viendra. Il dit « ce n’est pas grave, je vais dire la messe à l’intérieur ». A l’intérieur, cela veut dire dans le délicieux capharnaüm de son salon. Unique fidèle, je suis assise sur le fauteuil d’une vieille 2CV déglinguée où j’ai fini par trouver un petit espace libre. Dans son dos de grandes peintures expressionnistes aux visages émaciés, aux immenses yeux fiévreux empreints d’une immense douleur. Au centre dans un éclairage blafard, un homme qui doit être un Christ se détache d’un mur rouge et noir, il lève sa main gauche vers un soleil très pâle, il tient dans sa main droite un morceau de pain troué. Il fait signe comme un marin en voyage, perdu très loin dans le vent du large. Il porte dans ses yeux des étoiles très claires, il ouvre un chemin d’une bouleversante innocence. Sa prière est un cri. (ill.3)
ill.3) Cène, peinture sur toile, sd)
Les années ont passé et ce tableau cristallise encore pour moi aujourd’hui l’âme vive du lieu, à l’écoute d’un monde en danger ; je continue d’y entendre la force d’un appel, la présence d’un vent qui n’est pas d’ici. Je l’ « entends » comme un testament de feu… Une invitation à se mettre en route…
A côté de lui dans une lumière d’apocalypse, les pèlerins d’Emmaüs partagent le pain du soir avec un Christ aux yeux brûlants. (ill 4)
(ill.4 Pélerins d’Emmaüs, peinture sur toile, sd)
Peu à peu il me semble que nous ne sommes pas seuls dans la célébration de cette étrange liturgie eucharistique et que leurs voix muettes chargées de présences invisibles participent au mystère de son offrande. Parfois, il s’interrompt pour égrener les bribes d’une grande méditation cosmique , il rêve les yeux grand ouverts, toute l’histoire du monde déferle dans ses mots, transfigurant l’obscurité d’une petite pièce ébouriffée en aurore d’un autre monde où le temps n’existe plus.
Son souvenir dans ma mémoire aujourd’hui se confond avec les rires de la lumière, avec le chant infatigable des grillons et des cigales, avec tout ce qui dit que c’est l’été là-bas, avec une impatience d’être au monde et cette certitude de n’y être que de passage, avec un sentiment d’exil, de solitude, de vertige mais aussi d’immersion folle dans la danse des vivants. Avec l’intensité d’un vitrail, sa présence continue de briller comme la lampe d’un refuge allumé au milieu de la montagne, sa voix a les couleurs de l’espoir, elle ouvre les possibilités intarissables du jeu, elle nous murmure à l’oreille qu’il y a pour chacun à se saisir de sa propre existence, à aller jusqu’au bout de son rêve, à oser la liberté de son chemin singulier.
Une œuvre à l’écoute de son temps
Son œuvre, dans sa dimension religieuse, prend tout son sens dans le contexte historique des espoirs allumés par la Fondation de la Mission de France et la création des prêtres ouvriers : volonté de se rapprocher du monde du travail et des plus pauvres, de retrouver avec vigueur l’exigence évangélique formulée par les Béatitudes. Se dégage alors une forte cohérence de sa démarche artistique dans son utilisation de matériaux pauvres, toujours de récupération, humbles outils de cuisine ou de jardinage, usés, cassés, détruits, souvent liés aux traces de la guerre, grenades, éclats d’obus, casques en métal (ramassés dans les collines avoisinantes)… Se dessine aussi l’élan de rédemption qui anime tout ce petit peuple de sculptures qui semble, en accédant à une vie seconde, être emporté par une danse irrésistible, un vent de légèreté cosmique.
Dans sa dimension humaine, elle se fait l’écho de la détresse de son siècle et se lit sur fond de tragédie historique, non sans ouvrir toujours une fenêtre à l’espoir, un espace à la lumière du cœur.
Il écrit quelque part : « L’artiste n’est pas un séparé. Il participe à la vie commune, mais plus sensible, il en capte par de nombreuses antennes les frémissements imperceptibles, il perçoit les forces, les courants, les ondes qui la traversent. Il écoute les appels et les angoisses de l’homme. Il saisit par intuition ses aspirations profondes, ses désirs informulés. Puis il s’éloigne un peu de la foule bruyante (…) L’artiste alors dans un état de clairvoyance, saisit d’un coup en pénétrant au cœur des êtres les secrets rapports qu’il devinait depuis longtemps sans pouvoir les joindre » (« Dialogue de l’Artiste avec son temps », « Conférences de la Salle Saint-Dominique », sd)
C’est ainsi que la solitude de son atelier comme un merveilleux coquillage s’est remplie de présences et de voix, s’est laisser traverser par la rumeur de ces visages, l’irruption de ces courants d’énergies. C’est ainsi qu’à sa manière toute cabossée, elle a commencé d’accueillir le chant du monde. S’il y a dans son œuvre quelque chose de bouleversant c’est bien là qu’il réside : dans cette transfiguration de ce qu’il y a de plus abimé, négligé, méprisé, mal en point, dans cette intarissable ferveur de transformation qui anime ses mains.
« Combats de l’homme, éclats d’obus, désormais ne soyez plus que la Madone de la Paix »
Art brut ?
Dans un très bel article publié dans le catalogue de l’exposition « Beautés insensées » en 2006, Jean Marie Bouhours parle à son propos d’ « art brut » et d « homme brut » au sens où Dubuffet l’entendait, c’est- à- dire un homme dont « les humeurs et impressions soient livrées crues, avec leurs odeurs bien vives, comme on mange un hareng, sans aucunement le cuire, sitôt pêché, tout ruisselant encore d’eau de mer ». Il voit dans son œuvre « une création non référentielle et sauvage, vierge d’un enseignement normatif » dont la visée serait « pastorale et mystique ».
Pour ma part, je ne suis pas sûre que l’on puisse vraiment parler comme il le fait de « position refermée sur elle-même, quasi autistique vis à vis d’un monde aliénant, dont il se protège grâce à un système symbolique personnel ». Il me semble au contraire que son atelier aux immenses baies vitrées, par où affluait la beauté du monde, était une mystérieuse caisse de résonance où l’univers entier vibrait dans le tumulte de ses formes émergeant en grand désordre, en une irrésistible contagion. Il me semble que sa posture, toute en discrétion et en pudeur, était plutôt guidée par l’extrême liberté accordée aux objets dans leur matérialité irrégulière, rugueuse, échappant à tout calibrage, qui le conduisait certes vers des créations débridées au sens où aucune considération de conformité à un canon esthétique ne venait entraver leur jaillissement, réfréner leur plasticité sans limite.
Art brut oui, au sens où son énergie est celle d’une passion de la récupération qui entraîne tout, fer, bois, plastique, du brûleur au porte-manteau, en passant par la semelle, l’écumoire, le fer à repasser ou la selle de vélo, dans un mouvement de transformation, de réinvention au cours d’un baptême du feu réalisée par ses légendaires soudures… Sa logique est celle d’un « divin bricolage » qui se saisit de tout ce qui vient à passer entre ses mains et ne cesse d’accommoder les débris et les restes boiteux d’une Création abimée par l’Histoire. C’est sa manière à lui de s’inscrire et avec quelle ferveur, dans les drames de son temps. C’est un homme profondément à l’écoute et ce qu’il nous livre là je ne suis pas sûre que ce soit ses « impressions crues ». J’y vois plutôt la fresque turbulente dessinée par un petit peuple tour à tour enfantin, belliqueux, candide, fanfaron, rêveur, prophétique, remontant des archives nocturnes de l’aventure humaine.
Vivants avec insolence
L’existence a laissé sur eux la trace de blessures, de batailles plus ou moins perdues, de tout ce qui les a transformés, déformés ou agrandis, mais ils sont vivants, vivants avec insolence…
Berger ou guerrier sonnant l’alarme, ouvrant la voie (ill.5)
ill.5 Figure d’homme avec un bâton, sculpture fer, sd
Ils émergent parfois d’une lente stupeur, dressés avec leurs cailloux blancs comme de petits autels de mémoire (ill.6)
ill. 6 Visage d’enfant, sculpture fer avec cailloux blancs, sd
Parfois ils se souviennent, à moins qu’ils ne rêvent, posés sur un pied au bord de la nuit tandis que de leur cœur s’envole un immense papillon dont les ailes débordent (ill.7 )
ill.7 Figure de Pierrot en équilibre sur un pied, sculpture fer, sd
Sentinelles postées sur la ligne de crête : annoncent-elles l’aurore, de quelle lointaine planète oubliée nous font-elles signe ? (ill.8)
ill. 8 Figure animale, sculpture fer, sd
Savent-ils quelque chose que nous aurions perdu ? N’ont-ils pas de mystérieuses antennes ? (ill.9 )
ill. 9 Vierge à l’enfant, sculpture fer, sd
Joie ou chagrin, danse ou déséquilibre, comment savoir ? (ill.10 bis et 10)
(ill.10 bis et 10) Figure masculine avec antennes, sculpture fer, sd et 10 bis Figure de danseur en équilibre, sculpture fer, sd )
Où vont-ils, dans quelle nuit brandissent-ils l’étendard du pays des âmes ? (ill.11 Figure féminine agitant un signe, sculpture fer, sd)
ill.11 Figure féminine agitant un signe, sculpture fer, sd
Ils forment une chaîne de transmission ininterrompue (ill.12 Nativité, sculpture fer, sd), et avec quelle douceur, quelle tendre sollicitude il arrive parfois que l’Aîné protège les premiers pas de celui qui semble hésiter encore !
(ill.13 Figure d’homme guidant un enfant, sculpture fer, sd)
Ils forment une chaîne de transmission ininterrompue (ill.12 Nativité, sculpture fer, sd), et avec quelle douceur, quelle tendre sollicitude il arrive parfois que l’Aîné protège les premiers pas de celui qui semble hésiter encore ! (ill.13 Figure d’homme guidant un enfant, sculpture fer, sd)
ill.14 Figure de femme dansant, sculpture fer, sd
Ils nous font signe dans un vent qui n’est pas d’ici.
Quelques dates
-naissance à Neuilly le 17 mars 1911
-1914 : son père est mobilisé
-1924 : il découvre les Pensées de Pascal
-1929 : mort de son père. Jacques travaille dans une entreprise de chauffage central
-1932 : il enseigne les mathématiques dans un collège privé, à saint Martin de Pontoise puis à Amiens où il fréquente l’école des Beaux-Arts et suit les cours d’Henri Lerondeau
-1938 : il découvre la pensée de Teilhard de Chardin
-septembre 1939 il est mobilisé
-4 juin 1940 il est capturé par les Allemands à Dunkerque et transféré en Poméranie. C’est en camp qu’il apprend la création par le cardinal Suhard de la Mission de France. Il est libéré en 1943 en tant qu’infirmier
-1944 : il commence des études de théologie
-mars 1948 : il est ordonné prêtre à Lisieux par le cardinal Suhard. Il travaille comme prêtre ouvrier dans les studios de cinéma de Joinville comme électricien, accessoiriste, assistant-réalisateur
-1954 : il fait le choix de se soumettre aux décisions romaines qui mettent un terme à l’expérience des prêtres ouvriers
Il s’initie à l’art du vitrail, de la soudure, de la forge
-1957 : il s’installe à saint Martin de Peille dans la chapelle construite par l’architecte niçois Buzzi et partiellement inachevée, il ajoute des vitraux dans le clocher, des sculptures et des tableaux et construit son atelier en contrebas de la chapelle au sud
-2004 : il meurt à l’âge de 93 ans à Peille où il est enterré.